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l'épreuve de FLORENCE IOI7

et ne s'étonne ; son pur accent n'en sera point faussé.

Car les saints resteront des saints, et d'autant plus saints que plus hommes, que mieux vêtus et que plus beaux. La beauté et la sainteté s'équi- valent : deux modes de la perfection. Or, la dou- leur aspire au même épurement céleste. Elle goutte, pleur à pleur, comme une eau, comme un baume ; le soleil la traverse ; elle s'évapore en rayon. — Et nous pouvons l'appeler joie.

Non, rien n'a plus de nom terrestre ici : tout se transpose. Il s'agit en effet du ciel — ou si l'on préfère, de l'art. Le "chef-d'œuvre" est un monde, un ciel, qui né de notre monde, le corrige et l'affine, le transmue, le supplante et nous arrache à lui. Telle est aussi la foi chrétienne. Angelico les confondra ingénument. — Quand l'art arrive à ce point de simplicité, de rayonnement et d'évidence, tout redevient mystérieux. Peut-être a-t-on le droit de tomber à genoux en criant " Miracle, miracle ! " La forme est esprit et l'esprit est forme. Païen, chrétien, si le beau possède un visage, c'est celui-ci.

Oui ! cette fois, je vous l'accorde, tout l'art toscan est accompli — et qui sait ?... peut-être tout l'art...

Je reste à contempler au-dessus de la porte

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