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l'épreuve de FLORENCE IOI9

pis-aller et j'aime mieux vous voir ainsi, livré à la ville elle-même....

" M 'avez- vous pas assez desséché Florence, me dites-vous malignement ! Florence est une, non pas simple. Quoi ! de Giotto à Angelico par Or- cagna ? une ligne maigre, une ligne nue, du génie d'un homme au génie d'un homme ? Un seul chemin et un seul but ? Vous m'y meniez allègre- ment...

Mais ils foisonnent les arrière-petits enfants du vieux maître ! Il y a ceux de son cœur et il y a ceux de sa force. Non pas seulement celui de Saint-Marc, mais ceux du Chiostro-Verde, du Carminé, de Sainte Apollonie. Angelico a bien filtré la source, il l'a pénétrée de lumière ; — il ne pouvait l'épuiser toute ; car cette suprême maturité qu'atteignait alors son génie, c'était la maturité de sa race, de sa ville, de sa patrie, aussi bien que la sienne propre ; les fruits pleuvaient de toutes parts.

La ligne s'élargit, s'épanouit, éclate. Le fût de l'arbre élancé dans le temps, traverse majestueuse- ment tout un siècle, mais forçant le siècle nouveau, il diverge, il se ramifie, il s'étale ; il a fait sa crois- sance, il n'a plus besoin que d'ampleur : soudain sa frondaison couvre la ville. "

Mon ami D... tire alors de sa poche un petit

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