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CHRONIQUE DE CAERDAL 1^45

le tyran parfait est plus républicain que le roi le moins monarque. C'est qu'en république la religion n'est pour rien dans l'autorité. Dieu, dans la cité antique, ne se mêle pas de faire des consti- tutions, ni surtout de toute éternité. Les révolu- tions y sont nécessaires, et ne sont pas maudites. Il n'y a pas d'Eglise ; on ne voit pas un corps de prêtres possesseurs et témoins de la volonté divine; les prêtres sont des citoyens. La fonction civile implique l'office sacerdotal : ce n'est pas le sacer- doce qui sacre la fonction, et se tient au dessus d'elle. Si le dieu fonde la ville, il ne la gouverne pas. L'Etat antique est sans théologie. Au contraire, les vraies monarchies sont chrétiennes, ou ne sont point. C'est l'idée de Dieu qui fait la différence entre les Etats. On ne sépare pas un état de son église. L'Eglise est partout. Et d'abord, sans l'Eglise que sont les lois . Voiles et mât de fortune. Sans doute, on peut naviguer ; mais il est bon de savoir comme on navigue. Je ne juge point : j'observe.

��Courier est un pauvre écrivain. Il se donne bien de la peine. Je ne lui trouve pas tant d'esprit: il en fait trop. Ses grâces sont chétives ; elles montrent l'os ; elles sont torses ; et il ne cesse d'en faire. Ce que Sainte Beuve raconte de Boissonnade

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