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Page:NRF 8.djvu/1087

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I079

��LE THEATRE

��Dans l'Ombre des Statues (Odéon). — Bagatelle (Gsmé- die Française).

En écrivant Dans l'ombre des statues après La Lumièrey Georges Duhamel vient d'obéir à des préoccupations très voisines de celles qui portaient naguère M^"^ Lenéru à écrire Le Redoutable après Les Affiranchh. Même effort pour s'éloigner d'une forme dramatique jugée trop littéraire, trop exceptionnelle, et pour se rapprocher de ce que l'on est convenu de considérer comme le théâtre normal. Il se trouve que l'un et l'autre ont écrit une pièce plus inégale que la première, moins homogène de ton, moins réussie dans le genre dont elle se réclame, mais qui révèle des préoccupations et des ressources d'un ordre nouveau.

La Lumière appartenait délibérément au théâtre "littéraire". L'atmosphère en rappelait celle du théâtre symboliste et plus particulièrement de M. Maurice Maeterlinck : effort de géné- ralisation en opposition à l'art naturaliste ; élimination de toutes contingences, lieu, date, état civil, rang social ; effacement de l'anecdote et des éléments matériels du conflit ; amortissement de toutes les arêtes ; dialogue réglé à la façon d'une musique. Malgré un premier acte ferme, clair, construit et qui expo- sait le sujet de façon singulièrement belle et forte, la nature des événements, l'abstraction du style, tout participait de ce que l'on pourrait nommer : la vérité irréelle des poèmes. La langue renonçait à la vie frémissante du parler courant ; elle se chargeait de ces images, de ces réflexions, de cette

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