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Page:NRF 8.djvu/1105

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NOTES 1097

Je m'éveille le matin avec une joie secrète ; je vois la lumière avec une sorte de ravissement ; tout le reste du jour, je suis content. "

Et il écrit à Maupertuis :

" Pour moi je ne sais si c'est une chose que je dois à mon être physique ou à mon être moral, mais mon âme se prend à tout. Je me trouvais heureux dans mes terres où je ne voyais que des arbres, et je me trouve heureux à Paris au milieu de ce nombre d'hommes qui égalent les sables de la mer ; je ne demande autre chose à la terre que de continuer à tourner sur son centre. "

Cette grande leçon d'optimisme fait équilibre au pathétique foncièrement pessimiste que nous recherchons en Rousseau. Ainsi, le malheur et le désespoir peuvent n'être pas la rançon du génie. Ainsi la sérénité hellénique peut porter si haut un moderne esprit ! Il faut ce contre-poids à la mortelle ivresse romantique ! Non, ceci n'est pas plus français que cela — mais l'est autant. Gardons-nous de rien rejeter.

H. G.

�� ��LE RABAGA, suivi de sept contes, par M™^ Blanche Rousseau (Bruxelles, édition du Masque).

A la différence de la plupart des écrivains français de Bel- gique, M™* Blanphe Rousseau publie peu, sans doute parce qu'elle a le désir de ne rien donner au public qui ne la satisfasse d'abord. Il semble qu'elle ait le sentiment de la perfection d'autant plus délicat qu'on l'a moins autour d'elle. Peut être même dans ses premiers livres, d'ailleurs exquis, le souci du style, du joli détail précieux, pittoresque et bien choisi absor- bait-il la faculté créatrice. Ces premiers livres, Hanj à lafenitre^ V Ombre et le Vent, c'étaient des recueils de poèmes en prose, des souvenirs, des notes; une sensibilité délicieuse et vraiment originale s'y exprimait, mais le lecteur se disait qu'il pouvait

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