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IIOO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

qu'elles ont ce je ne sais quoi de naturel et d'ingénu, qu'une imagination de dix ans peut seule y mettre. On ne saurait y voir un jeu de lettré. Peut être ce qu'il y a d'exquis dans l'art de Blanche Rousseau, tient-il uniquement a ceci : que tout le raffinement littéraire de son œuvre sert uniquement à lui rappeler l'intensité prodigieuse de ses émotions d'enfant.

L. D. VV.

» *

LA PLUS HUMBLE VIE, par CAar/es de Bordeu (Pion).

La plus humble vie se déroule au pays des Géorgiques Chrétiennes, une plaine qui " aux premiers jours de juin s'offre telle qu'une corbeille de feuillage, de maïs luisants et d'épis pressés " et qui, bornée au nord par des collines, s'étend au sud jusqu'aux " assises bleu sombre " des Pyrénées " rangées sur un arc immense, depuis les côtes de la terre basque jusqu'à celles du Roussillon catalan, de l'océan à la mer latine. "

" La littérature pure, a écrit Francis Jammes, au sujet de ce livre, se meurt d'intérêt, l'homme d'affaires, le juge, le politicien se meurent d'intérêt et c'est Fantômas qui triomphe.

" A ceux qui recherchent cet intérêt, je ne conseille pas de lire La Plus Humble Vie de Charles de Bordeu. Rien dans ces pages qui puisse les satisfaire. Ce livre fait silence quand on l'a refermé comme une maison qui s'est endormie d'autant plus en paix qu'elle est plus vivante. Qu'y a-t-il là autre chose que cette splendeur résumée dans ce quatrain délicieux par un poète dont j'ai oublié le nom :

Un jour de fête Un jour de deuil ; La vie est faite En un clin d^œil. " '

' L<a F/V du 6 juillet 1912.

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