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LE MATADOR DES CINQ VILLES 273

divers côtés la révélation attendue par tous ses amis et par

tous ses admirateurs français se prépare : étude^ articles^ traductions^ ne sauraient tarder à paraître. Nous nous con- tenterons donc de faire précéder cette nouvelle — une des plus caractéristiques du talent d* Arnold Bennett — de quelques indications biographiques.

Arnold Bennett a quarante-quatre ans. Il est né au milieu de ce grand amas d^ habitations humaines et d"* exploitations industrielles quon appelait en Angleterre Les Poteries jusqu'à ce que peu à peu on eût adopté pour les désigner le nom qu Arnold Bennett leur a donné dans ses livres^ Les Cinq Villes, C^eit un district de grande industrie^ de mineSj de fabriques^ desservi par un réseau spécial^ le tout s étant développé dans le nord d^un des comtés les plus ruraux et les plus calmes du centre de V Angleterre : le Staffbrdshire. C'est dans ce milieu anti-artistique, c'est-à-dire dépourvu même de cette espèce de culture désuète, superficielle et char- mante quon trouve encore en province, c'est là qu Arnold Bennett est né d'une famille très pris du peuple. Il débuta dans le journalisme politique local ; puis dans le grand jour- nalisme londonien. Dès lors il mena de front le journalisme, dont il vivait, avec la création littéraire, qui était sa vie. Mais de bonne heure la littérature française l'avait attiré. Il se fit, d'enthousiasme, le propagateur xélé des lettres fran- çaises en Angleterre ; nos classiques, mais surtout nos grands romanciers : Balzac, Stendhal, Flaubert, Maupassant, les Concourt, et, dans des traductions françaises, Tourgueniev et les autres Russes, ce sont là les compagnons qu'il se choisit. A la vie de Londres, qu'il avait sous les yeux, s'ajouta le contact de ces tempéraments d'artistes français et russes. Mais, producteur infatigable, Arnold Bennett entassait livre

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