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Page:NRF 8.djvu/306

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300 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Myatt parut fâché.

— Veux-tu parier contre moi un jaunet que ça ne sera pas un garçon ? demanda-t-il, en penchant sa figure menaçante où le menton taché avançait.

— Oui ! dit le petit homme, sans reculer.

— Egalité ?

— Egalité !

— Tu es sûr d'être refait, Charlie, dit Myatt en reprenant son calme.

Le sifflet se fit entendre. Et plusieurs fois rententit l'ordre de vider le terrain. On avait perdu huit minutes pour une jambe cassée, mais Stirling dit que l'arbitre les déduirait certainement du temps officiel, de sorte qu'après tout le jeu ne serait pas écourté.

— J'irai là-bas chez toi, demain matin, dit le petit homme.

Myatt le salua d'un signe de tête et s'éloigna. Charlie, le petit homme, tourna sur ses talons et fièrement rejoignit la foule. Tout le monde l'avait vu en conversa- tion avec la suprême grandeur.

Stirling et moi nous nous retirâmes aussi ; et bien que Jos Myatt n'eût même pas fait à son médecin l'honneur de le voir, nous avions tous deux, je crois, un certain sen- timent d'orgueil ; je me demande pourquoi ?

Le reste du jeu fut plat et mou. Il ne se passa rien.

Le match fut déclaré nul.

��IV*

��Nous fûmes entraînés loin du terrain de football sur une furieuse vague humaine, portés en avant puis jetés

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