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368 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

partie de son ouvrage, mais bien plus encore son goût propre qui n'est pas mondain, mais intime, qui n'est pas d'un ironiste, mais d'un observateur ému. Même quand il plaisante la province, il l'aime, et lorsque sa manière grise se dépouille d'affection, elle perd la plus grande partie de son charme. Lui- même n'y prend plus plaisir et ce sens de la phrase simple, mais justement balancée, écrite mais naturelle, qui révélait dans ses autres romans un art si rare, on dirait souvent qu'il s'émousse ici. Et pourtant la figure de Madeleine n'est-elle pas une des plus pures que le romancier ait tracées ? ce livre n'est-il pas, en outre, un des documents les plus importants qui sans doute doive rester sur la vie mondaine de notre temps ? — Hélas ! nous exigeons désormais de M. Boylesve plus qu'une belle figure, mieux qu'un document social : une œuvre d'art. Il en a créé quelques-unes.

H. G.

��CLASSIQUES ET ROMANTIQUES, par Lucien Maury (Perrin et 0"=).

Reprenant le mot de Henri Ghéon sur " nos directions ", M. Lucien Maury s'efforce à dégager, de l'incertitude de l'heure présente, une critique future apte à diriger, à guider le goût public vers une entente meilleure des lettres. " Encore une fois de l'ordre, des points d'appui inébranlables et des excitants de méditation ": voilà ce que M. Maury attend d'une critique moins partiale, moins restreinte et plus affranchie.

Illustrant non sans goût son propre aphorisme, M. Lucien Maury propose à notre attention, à l'aide de diverses études de classiques et de romantiques, quelques exemples de cette critique. A vrai dire ce sont moins là des portraits que des profils ; les! hommes étudiés ne se montrent pas ici dans leur ensemble mais le buste seul se fait voir, le visage expressif et vivant !

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