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Page:NRF 8.djvu/401

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MIGUEL MANARA 395

à pleine bouche et à grand bruit. Tu es notre

maître à nous tous î Certes, ce que tu dis là est vrai. Que sommes-nous,

nous autres friponneaux, au regard de toi, que dis-je ! au regard

de ton ombre î Toi, toi, tu es vraiment ce que j'appelle un scélérat ! Est-il beau cette nuit ! EUénor, Blanca, Lorença, et toi, Inésile, et toi, là-bas, Cinthia, et vous toutes! mais regardez-le donc! Avez-vou s jamais, chiennes, contemplé front plus noble, bouche plus belle, œil

plus brûlant ? Et cette blonde de Venise, ce jabot, corbleu ! ce

roi des jabots ! Et cette épée, et cet habit ! — Dis-moi, mon fils, combien as-tu de duchesses

sur la conscience .

PLUSIEURS VOIX. — C'est cela ! C'est cela-

même ! Combien de duchesses assises ? Combien de duchesses à tabouret .

DON MIGUEL. — Six.

DON JAIME. — De marquises huppées ?

DON MIGUEL. — Sept, huit ou neuf, si le sei- gneur Eros ne m'égare.

DON JAIME. — De filles nobles et de donzelles du tiers ?

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