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Page:NRF 8.djvu/451

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MAURICE MAETERLINCK 445

lité sociale, que nous n'eussions depuis longtemps accordé à l'œuvre de Maurice Maeterlinck le prestige et la dignité d'une véritable institution nationale : mais chacun sait que ce sens nous manque, et qu'au moment où nous assistons à la progressive déchéance des entreprises séculaires de prévoyance et d'assistance spirituelles, nous nous soucions peu d'en favoriser une nouvelle, si laïque, incroyante et moderne soit-elle ; l'œuvre de Maeterlinck demeure suspecte en raison de son efficacité même. Les peuples étrangers, qui ne connaissent ni nos scrupules, ni nos pudeurs, ni nos fausses hontes, en jugent autrement; un intérêt pratique domine leur intellectualité ; un souci de bonne administration et d'hygiène com- mande leurs enthousiasmes littéraires ; édifiant tant de lazarets confessionnels, d'asiles, et de sanatoria dont parfois la lourde atmosphère nous choque si désagréablement, comment n'eussent-ils point ac- cueilli le secours de cette séduisante thérapeutique ? Ils l'accueillirent, affectionnèrent tout de suite la maison de Maurice Maeterlinck, sa douce lumière, ses blancheurs ripolinées, et la préférèrent avec la décision émerveillée de gens qui abandonnent un hôpital enfumé et démodé pour un laboratoire médical net, éclairé à l'électricité et pourvu du plus élégant confort. "

Ces considérations utilitaires ont leur impor- tance. Sans doute ces peuples étrangers sont-ils

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