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5IO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

balancée, qu'il doit à la comtesse de Noailles et qu'il renouvelle pourtant par une sorte de jeune langueur, mêlée de témérité, j'aime le parisianisme de Jean Cocteau, ce qui reste en lui du prince frivole, du prince qui serait moins frivole, sans doute, s'il était plus modeste et qu'on voudrait plus modeste pourtant.

Comme un tapis divin que pétrira ma danse Le jour se déroulant peu a peu sous mes pas Offre a Pélan brutal de ma jeune imprudence Tous les dessins secrets que je ne voyais pas. Ou bien :

Matin calme, net, balancé

Joyeux comme une flotte a V ancre,

La cité s^ incruste et s'échancre

Sur ton vaste ciel nuancé

Où du bleu à du bleu succède :

Tandis que si haut et si clair

Un vif aviateur a Pair

De cingler vers une Andromède.

Comme un géant filet de pèche La tour Eiffel a l'azur pend ! Et la-bas c'est l' arche fragile Si jeune et si brillante encor Vert trajet d'un sauteur agile Suspendue a huit ailes d'or... Ou bien :

...Quel soleil! On dirait une cymbale ronde Attendant le grand choc d'une cymbale sœur Dont le disque inconnu, soudain, envahisseur Sonnera contre lui l'auguste fin du monde.

Mais ce sont là fragments de pièces ambitieuses. Dans de petits morceaux. M. Cocteau arrive à une perfection pleine de grâce qu'il ne dépasse pas ici et jusqu'à nouvel ordre il faut s'en

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