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ARTHUR RIMBAUD



Arthur Rimbaud fut un mystique à l’état sauvage, une source perdue qui ressort d’un sol saturé. Sa vie, un malentendu, la tentative en vain par la fuite d’échapper à cette voix qui le sollicite et le relance, et qu’il ne veut pas reconnaître ; jusqu’à ce qu’enfin, réduit, la jambe tranchée, sur ce lit d’hôpital à Marseille, il sache !

« Le bonheur ! Sa dent, douce à la mort, m’avertissait au chant du coq, — ad matutinum, au Christus venit [1] — dans les plus sombres villes » ! — « Nous ne sommes pas au monde ! » — « S’il était bien éveillé toujours à partir de ce moment… (et tout le passage célèbre de la Saison en Enfer)… C’est cette minute d’éveil qui m’a donné la vision de la pureté ! — Par l’esprit on va à Dieu ! Déchirante infortune ! »

Comparez, entre maints textes, cette référence que j’ose emprunter à Sainte Chantal (citée par l’abbé Brémond) :

« Au point du jour. Dieu m’a fait goûter presque imperceptiblement, une petite lumière en la

  1. Premier brouillon : Quand pour les hommes forts le Christ vient.