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Page:NRF 8.djvu/587

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58i

��LE PUITS D'AZURE

��I

��O Silence, tu viens et tu parles d'amour

Dans cette chambre claire et triste

Ce soir ! Et la mémoire humble et vaine se glisse

Contre la muraille des jours l

Te voici revenu chaste, morne et funèbre.

Portant des torches renversées

Et plongeant tes doux yeux obscurs au fond du Rêve

Qui me tenait lieu de pensée,..

Pourtant, silence amer, je t'avais imploré. J'avais bandé ma bouche et je t'avais donné L'eau déserte de mon regard. Et je me croyais sauve et j'allais au hasard Parmi de muettes années /

Ah ! pourquoi donc, ce soir, me parles-tu d'amour Sans desserrer tes lèvres closes ? Pourquoi ramènes-tu, sur le tombeau des jours. Une ronde de feux et des branches de roses Et le noir battement des ailes de l'amour ?

' D'un volume à paraître aux éditions du Mercure de France.

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