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LETTRES A FANNY BRAWNE 55

je pensais à vous. 11 est vrai qu'après les deux ou

trois premiers jours, d'autres sujets ont distrait

mon esprit. ^ Je vais vivre dans l'attente de la

guérison, du Printemps, et de la reprise de nos

vieilles promenades.

Votre affectionné

J. K.

��XII

��Mon doux amour, j'attendrai patiemment jus- qu'à demain pour vous voir et durant ce temps, s'il en est besoin, que votre Beauté vous soit un gage que si j'ai écrit sur certain sujet qui vous déplaît, je ne l'ai fait que dans la préoccupation dominante de votre bien-être. Combien j'eusse déploré que vous eussiez accédé à ce qui, néan- moins, demeure raisonnable ! Combien je vous aime davantage pour ce qui en est le résultat ! Dans mon état de santé actuel, je me sens trop séparé de vous et ne pourrais que vous répéter les paroles qu'adresse à Isabelle le fantôme de Lorenzo :

" Votre beauté s'empare de moi de plus en plus, et je sens S'élever dans tout mon être un amour de plus en plus grand."

Mon plus grand tourment depuis que je vous ai

' Cette phrase indique un laps de temps d'environ huit jours depuis le 3 Février 1820.

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