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Page:NRF 8.djvu/623

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MIGUEL MANARA 617

Et j'entends la trompette : Tra ra ! Tra ra ra !

Heure du soldat.

(Il se dirige vers la porte de la rue ; mais soudain, sur le seuil, se dresse une forme emmitouflée dans un manteau sombre.)

L'INCONNU. — Arrête.

DON MIGUEL. — Je ne connais pas cet homme

et la porte est close. Il n'a pas pu sauter le mur.

L'INCONNU. — Tu t'es levé plus tôt que de

coutume, Manara, tu as allumé la faible lampe et tu as prié. Et maintenant tu veux mettre la dernière main à

ton ouvrage.

DON MIGUEL. — Très certainement je rêve debout. Cependant je reconnais la voix

et il me souvient des paroles.

C'était il y a longtemps, longtemps.

Où donc ai-je entendu cela }

Mais nous perdons là notre temps.

Allons, vieux cœur, courage ! et vous, mes vieilles jambes, en avant !

L'INCONNU. — Arrête.

Le jeu a trop duré. Toutes choses ont fait leur temps.

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