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Page:NRF 8.djvu/774

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766 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

l'architecte était capable de concevoir le tout dans la même noblesse et dans la même pureté ? Pour- quoi, au lieu d'une authentique et complète créa- tion, proposer ce bizarre emploi au génie, d'ac- commoder au goût du siècle quelques restes gréco-romains ?

Vous en voulez à l'heure chaude qui pénètre de volupté les trois splendides monuments ; à la nature qui les reçoit en elle, les sacre, les adopte, les anime à travers les temps. Vous vous en voulez à vous-même, d'être ému plus loin que l'esprit... Vous reculez . Mais que direz-vous à Florence ! — Ah ! jouissez, sans arrière regret, des justes proportions de ces façades polychromes, ne fussent-elles que façades et sans intérieure nécessité ! de ces étages de colonnes qui ne corres- pondent à rien, sans doute ! Aimez ces plaques rapportées de marbres veinés et divers ! Aimez l'ovale de ce dôme ! Apprenez à n'attendre d'un édifice italien qu'une joie d'apparat, qu'une joie d'apparence. — Et renoncez tout de suite, -je vous en prie, à demander aux monuments de Pise ou de Florence, et même les plus primitifs, ce que M. Barrés appellerait le secret de l'âme toscane. Dans son architecture composite, ce peuple ne fait pas entendre sa vraie voix ; il suspend à ses tours des cloches étrangères. Le génie de construire, sur lequel vous vous extasiez dès Gênes, n'est qu'un legs romain qu'il accepte — et dont il tire ce qu'il

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