DE LA FOI 7^5
arrière-pensée. — Le sceptique n'a pas besoin de méditer ses actes, car il ne cherche à leur commu- niquer aucune ressemblance ; ils sont toujours justes pourvu qu'ils émanent de lui ; ils expriment assez en l'exprimant ; ils conservent partout leur à-propos, puisqu'il suffit que leur auteur soit là pour qu'ils aient un sens. — Mais au croyant sa croyance — quelle qu'elle soit, et même profane — impose des obligations ; elle veut imprégner ses actes, se manifester en eux. Le voici qui renonce à leur ingénuité et au plaisir d'être lui-même. Le voici, sous les yeux de tous, se tournant, se tordant avec gaucherie vers une autre effigie que la sienne. 11 n'agit plus sans se référer à son modèle, sans une disgracieuse imitation. Il est quelqu'un qui ne fait plus ce qu'il veut.
C'est pourquoi croire me paraît plus beau que douter. Tant de ridicules, tant de peines, tant de dangers ! Comment se les épargner pourrait-il valoir mieux que les entreprendre ? Comment ne seraient-ils pas le signe d'un sentiment plus essen- tiel, plus véritable et plus humain que son con- traire } Il n'y a de bon que ce qui donne beaucoup d'ennuis, il n'y a de profond que ce qui est pareil au travail, il n'y a de glorieux après tout que ce qui est très difficile.
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��Cet éloge de la croyance devrait me conduire
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