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74 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

m'empêcher de vous envoyer quelques lignes. Vous dites que je ne vous ai pas donné hier un compte-rendu assez détaillé de mon état de santé. J'ai cessé aujourd'hui de prendre le remède qui ralentissait mon pouls et j'ai constaté que je pou- vais fort bien m'en passer, ce qui est un signe très favorable, puisque cela prouve qu'il ne reste plus d'inflammation. Vous craignez que je ne sois fatigué le soir : c'est mon meilleur moment ; c'est vers huit heures que je me sens le mieux. J'ai reçu aujourd'hui une lettre de M. Procter. Il dit qu'il ne peut venir me voir par ce temps, dans la crainte de prendre une fluxion de poitrine. Quel horrible climat ! ou quelle insouciance est celle de ses habitants ! Vous êtes des leurs ! Mon enfant chérie, ne plaisantez pas avec cela : ne vous ex- posez pas au froid. — De nouveau, voici la grive ! — Ce luxe dépasse mes moyens ! — Elle me prépare un terrible compte de musique ! — Au surplus, comment ignore-t-elle que je suis un habitué de Clementi ! Comment pouvez-vous supporter une captivité aussi prolongée à Hamp- stead ? Je m'en souviendrai toujours avec recon- naissance. Je pourrais vous élever un autel pour cela !

Votre afi^ectionné,

J. K.

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