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79^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

qu'on ne pouvait méconnaître sans encourir leur colère, les événements se vengent sur nous de notre paresse à les approfondir ; ce qu'en eux nous avons refusé de voir, subsiste et se développe et produit mille conséquences, qui peu à peu pénè- trent dans notre vie matérielle : tout à coup nous nous trouvons en face d'une menace ou d'une impossibilité tangibles, dont nous ne pouvons dé- couvrir l'origine, parce qu'elle est purement mys- tique. Inversement il y a pour ceux qui se confient à leur imagination des récompenses sensibles : tout événement arrive réellement pour chacun de nous avec la profondeur qu'il a été capable de lui supposer. L'âme que le prince M uichki ne de Dos- toïevski a prêtée aux êtres qui l'entourent, ils viennent ensuite lui témoigner qu'ils en sont bien réellement doués ; poussés par une sorte de recon- naissance mystérieuse, tout à coup, après long- temps, ils lui apportent une parole, un geste obscur et timide, péniblement formé, par lequel ils avouent enfin ce secret en eux qu'il avait tout de suite pénétré. 'i-^l .tJî>ino3n£,i ni) îa i-inu-:,

-- Jè'^-cJroirai donc mon imagination ; j 'accepterai

tout ce qu'elle verra. ^no ,i3îioq -^ auori Ju^q ami; i

pdr.-tq k[ ?A\Rb amèM

D'abord elle me fait voir l'immortalité de mon

âme ; elle m'en donne non pas les preuves, mais

k sensation. Entre toutes les choses qu'on ne

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