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LARMES DE LA VOLUPTÉ 957

O silence, harmonieux silence ! Grâce à lui je peux croire que tu accordes à toutes mes pensées l'adhésion d'un esprit attentif, et que les batte- ments alternés de nos cœurs forment la pulsation d'une seule et même vie !

Regarde-moi de ces yeux tendres qui me per- suadent un instant que ma personne est d'un grand prix.

Regarde-moi de ces yeux dilatés qui m'assurent, l'espace d'un éclair, que le pauvre homme que je suis te dispense tout le bonheur du monde.

Laisse-moi, penché sur tes prunelles, chercher dans ces miroirs étroits ma propre image embellie, à l'infini répétée.

Mais surtout donne-moi le plaisir, qui contient tant de choses que, lorsqu'il fond sur nous, nous plions sous son poids.

��XI

��Toute la nuit dans ta chaleur, le poids de ta tête sur mon épaule, et cependant j'étais seul.

Mais ton empreinte était sur moi, et, à l'endroit le plus appuyé, il semblait que le sceau fût resté dans la cire.

J'avais encore, au creux des mains, la volupté du toucher, un chatouillement presque insupportable.

Toute la nuit dans le parfum de tes touffes poivrées, toute la nuit dans les oeillets.

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