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LA GUADELOUPE PRÉHISTORIQUE

ceux que l’on recueille en si grand nombre en Californie et sur toutes les côtes occidentales de l’Amérique du Nord.

Fig. 8. – 1/4 Gr.
Pierre à broyer ou à concasser.

Un des mortiers trouvés à Puerto-Rico imite une chauve-souris ; ceux qui ont étudié la poterie mexicaine ou péruvienne se rappelleront les formes végétales ou animales données par les potiers aux vases qu’ils façonnaient. Mais dans les Antilles, l’argile faisant défaut, il fallait utiliser la pierre et en tirer au prix d’un travail long et minutieux les vases indispensables. La collection Guesde renferme deux plats : dans l’un, la surface interne seule est travaillée ; dans l’autre, de forme ovale irrégulière, les deux surfaces sont également polies.

C’était aussi la pierre qui servait à ces hommes pour la pêche, un de leurs principaux moyens de subsistance. On a trouvé un harpon malheureusement brisé et des hameçons de diverses formes que l’on suspendait à des fils de coton pour les lancer dans l’eau.

Les Caraïbes savaient aussi utiliser le bois. L’ouvrier choisissait avec intelligence le bois qui offrait le plus de résistance pour en fabriquer les objets dont il avait besoin. Nous citerons des vases d’une exécution assez grossière, une petite tasse que l’on ne saurait mieux comparer qu’à une de nos cuillers à potage dont on aurait brisé le manche, une petite tortue enfin très bien imitée qui a été trouvée dans l’île Saint-Vincent et dont il est difficile de dire la véritable destination.

Comme toutes les races sauvages, les premiers habitants de la Guadeloupe affectionnaient singulièrement les ornements.

Fig. 9. – G. N.

Leurs formes en sont souvent fort originales ; nous citerons notamment les lourds disques ou boutons qu’ils portaient aux oreilles (fig. 9). Telle était aussi la coutume des Mexicains et des Péruviens, coutume qui persista longtemps après l’arrivée des Conquistadores. Il y a là un point de ressemblance de plus entre les insulaires et les