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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/107

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pas lu une foule de choses de moi, qui ne sont que musc et que roses. Après cela, tu es si fou que tu t’es dit : Je vais lui faire plaisir !

III

Si tu étais un ange, tu irais faire la cour à un nommé Moreau, marchand de tableaux, rue Laffitte, hôtel Laffitte. (Je compte bien lui faire la mienne à propos d’une étude générale que je prépare sur la peinture espagnole.) Et tu obtiendras, de cet homme, la permission de faire une double belle épreuve photographique d’après la duchesse d’Albe[1], de

  1. M. Blasco Ibanez détruit dans l’Imparcial la légende qui s’était créée autour des deux célèbres tableaux de Goya, la Maja vestita et la Maja desnuda. On croyait communément que c’étaient deux effigies de la maîtresse du peintre, la duchesse d’Albe, l’une, celle qui est habillée, ayant été peinte pour ôter tout soupçon au mari.
    Il paraîtrait, d’après M. Blasco Ibanez, que le modèle qui posa pour ces fameux tableaux était une Madrilène de basse classe, merveilleusement jolie. Son protecteur, qui était un ami de Goya, fit faire par le peintre le por-