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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/131

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Présente mes respects à Madame Nadar. J’irai peut-être te dire bonjour à Paris, dans trois ou quatre jours.

Cette fugue de Baudelaire en Belgique, qui se trouva renouvelée puis prolongée au delà des prévisions, — trois ans au lieu de quinze jours projetés, — s’expliquerait dans sa vie tourmentée par un vague besoin de se fuir lui-même.

Deux symptômes m’inquiétèrent quand je le retrouvai à l’un de mes retours coutumiers par Bruxelles : son goût de plus en plus marqué pour la solitude, qui ne lui laissait plus guère fréquenter avec notre bien cher Rops, que le cohésif Poulet-Malassis, — et surtout un énervement qui s’exaspérait de plus en plus âcre contre le doux et studieux pays dont l’hospitalier refuge s’était, comme à lui-même, offert propice à nombre de nous lors du dernier Empire. — Cette disposition de méchante humeur ne