Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/151

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Labyrinthe. Je n’ai jamais pu sortir. J’habite pour toujours un bâtiment qui va crouler, un bâtiment travaillé par une maladie secrète. — Je calcule en moi-même, pour m’amuser, si une si prodigieuse masse de pierres, de marbres, de statues, de murs qui vont se choquer réciproquement, seront très souillés par cette multitude de cervelles, de chairs humaines et d’ossements concassés. Je vois de si terribles choses en rêve, que je voudrais quelquefois ne plus dormir, si j’étais sûr de n’avoir pas trop de fatigue. »

Pauvre cher ! c’est lui-même qui est l’habitant du bâtiment qui va crouler, du bâtiment travaillé par un mal mystérieux ; bientôt, impuissant à les relever, il va contempler, jonchant le sol et brisées, les statues et les colonnes de tant de beaux poèmes qu’il portait encore en lui.

Je le revois aphasique et amaigri, mais toujours conscient et fidèle à son personnage. Tous les lundis, quand le docteur