Aller au contenu

Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vers 1839-40, sauf erreur, pas loin en tout cas, Rive Gauche. Les grands boulevards Saint-Michel, Saint-Germain n’existent pas encore. Par les boues d’un inextricable lacis d’artérioles, Cluny étouffe, emmuré. Des tronçons de colonnes, des gargouilles en débris jonchent son jardin. Dans un foisonnement de lierres et de mousses un petit garni borgne, l’ « Hôtel des Thermes de Jules César », — rien que cela ! — a poussé en parasite sur l’un de ses flancs. Du quai de l’Hôtel-Dieu, vers son « Petit Pont », partent en jets de fusées sur le montant de Sainte-Geneviève les deux rues étroites et visqueuses à l’envi de Saint-Jacques et de La Harpe (viâ dictâ Cytharæ, dit la première page de tous nos manuels classiques, édités par la veuve Maire Nyon — apud viduam Maire Nyon, Quai Conti). — Saint-Jacques grimpe, rue d’abord, faubourg ensuite, allant toujours ; La Harpe s’est arrêtée, essoufflée, en route.