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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/102

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Ça y est !!!

TOPOGRAPHIE
N° II. Arpentage au daguerréotype.

Le livre me tombe des mains.

Comment n’avais-je pas lu cela ? Quelle belle paternité perdue !… — sans parler de tous les billets de mille jetés là…

Péniblement désappointé, j’ai repris le livre et je parcours.

Tout à coup :

— Mais, animal ! m’écriai-je, tu ne sais donc pas lire !

« L’animal » (— c’est mon ami, —) n’avait pas su lire, en effet, ou plutôt, comme tant d’autres, il n’avait lu qu’avec ses yeux.

Le livre du savant ingénieur était un livre de pure fantaisie scientifique : cette Annexe de l’Exposition, c’était M. Andraud à lui seul qui l’avait construite : magnifiquement, il faut le dire, sans y ménager davantage les millions que s’il eût été l’État, Pereire ou Rothschild, — et le prodigue et transcendant rêveur avait entassé là tous les trésors fantastiques mais non moins précieux, tous les desiderata accumulés dans sa féconde et triple imagination de savant, de poète, d’homme de bien.

On y trouvait successivement exposé, expliqué et décrit, tout ce qui manque encore en nos besoins de civilisés — et dont partie est réalisée aujourd’hui :