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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/104

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tater si le livre de M. Andraud avait paru avant ou après ma prise de brevets.

Peu m’importait : je savais maintenant que son auteur était par lui-même trop cossu pour avoir eu besoin de me rien prendre et j’étais, quant à moi, bien sûr de ne lui avoir rien pris.

Il y a à certaines heures des synchronismes endémiques pour la pensée humaine, aux moments où notre imaginative se trouve mise en demeure de répondre à nos besoins. C’est à ce propos qu’il a fallu formuler le dicton : cette idée était dans l’air.

Dès les premiers jours du printemps suivant, — 1856, — j’obtenais à premier essai cette fois, avec une douzaine d’autres points de vue, un cliché de l’avenue du Bois de Boulogne, avec l’amorce de l’Arc de Triomphe, la perspective des Ternes, Batignolles, Montmartre, etc. :

Ce cliché affirmait : premier[1], malgré son imper-

  1. Une honorable Revue scientifique — Les Inventions nouvelles — s’est laissé surprendre par un de ses rédacteurs qui affirme tout net que le premier cliché aérostatique à été obtenu en 1881 — par M. Paul Desmarets.
    L’incontestable notoriété de notre épreuve, qui avait figuré à plusieurs expositions bien avant 1881, et la date de nos brevets répondaient d’avance à cette assertion inattendue, sans qu’il soit besoin de renvoyer à l’année du Charivari où chacun peut retrouver la lithographie de Daumier reproduite sur la couverture de ce livre.