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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/140

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inévitablement désappointement et recul : (— il va sans dire que nous ne parlons ici que d’épreuves parfaites).

Quelques-uns ont l’hypocrite pudeur de dissimuler le coup sous une indifférente apparence, mais n’en croyez rien. Ils étaient entrés défiants, hargneux dès la porte et beaucoup sortiront furibonds.

Ce mal est très difficile à conjurer ; le photographe amateur en souffrira tout comme le professionnel, même plus encore, le malheureux ! voué d’avance à toutes les acerbités, et d’autant qu’il a l’infériorité de ne point payer patente. Qu’il s’apprête donc tout comme l’autre et médite les avis de l’expérience.

Prophylactiquement, c’est-à-dire avant l’accès, faites entrevoir l’éventualité du « refait ». L’espoir de ce bienfaisant « refait » apaisera tout, tout le monde y gagnera, — car, vous-même, êtes-vous donc si certain que vous ne pouvez obtenir mieux encore que ce premier cliché ?

Surtout, quand deux modèles vous sont venus ensemble, ne manquez pas de vous arranger pour qu’ensemble ils reviennent à l’acceptation.

Ne manquez jamais alors de soumettre les épreuves de l’un à l’autre et celles de l’autre à l’un : ce qu’on appelle au billard « prendre par la bande », — et, pour un instant, fuyez !