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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/151

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Un peu plus souvent que ne vaut la justesse de l’axiome, des impertinents nous répètent qu’un peuple a toujours le gouvernement qu’il mérite, — ce qui serait par trop désobligeant pour plus d’un, sans nous omettre. Il faut pourtant reconnaître que toute maison d’art ou de commerce quelconque sera par ses clients traitée comme elle les aura traités elle-même et réciproquement.

À la vérité, vous n’arriverez jamais à réduire certains monstres, parfois très charmants, dont l’égoïsme naïvement féroce se moque absolument de tout ce qui n’est pas eux ou elles. Il en est qui semblent éprouver à nuire une secrète et intime jouissance, par exemple en dérangeant d’un retard tout l’ordre disposé d’une journée de travail, et en renversant toutes les séances les unes sur les autres, comme capucins de cartes.

Contre celles-ci ou ceux-là, le métier lui-même vous fournira plus d’une riposte suffisante, sinon pour amener à bien, tout au moins pour neutraliser leur nuisance. Tenez-vous d’abord, sans vous en départir d’un point, à la rigoureuse ponctualité, et demeurez impitoyable à tous retardataires, quoi qu’il en coûte. Ce que vous pourrez avoir d’un côté perdu sera bientôt regagné de l’autre.

Toute la question se résume pour vous en « bien faire ». Cherchez toujours et encore le mieux, là comme partout ailleurs, et, préoccupé jour et nuit