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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/155

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— Pardon : voici votre argent ; et d’abord vous avez constaté qu’hier je me refusais à le recevoir. Ne vous ai-je pas d’avance dit et répété que mon travail ne serait pas livrable ?

— Mais de ce travail, même mauvais, vous n’aviez pas le droit de disposer seul. Nous en avions notre part de propriété, ayant donné là notre peine et notre temps pour poser.

L’argument, au moins spécieux, ici me touche : je me déraidis sensiblement :

— Ce que vous dites là, monsieur, serait juste dans une limite ; mais considérez vous-même qu’il n’y a pas que vous en cause. — Votre argent est bon, hors de conteste : le travail que j’ai à vous donner, en échange de cet argent, doit être également bon et, sans conteste, équivaloir, — ou bien la maison où vous êtes entré n’est pas une maison honnête, — et alors ce n’est pas moi qui vous y reçois. — Je ne puis que vous réitérer mon regret.

Il faut bien qu’ils en prennent leur parti.

Le trio à échangé quelques mots en anglais — et me considère curieusement,

Évidemment, je leur fais l’effet d’un original, d’un fou peut-être. Mais toute animation est tombée, et, en se retirant, mon Anglais me dit :

— Vous êtes un singulier commerçant, monsieur.