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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/186

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que pouvons-nous croire de tout ce qui nous a été transmis des siècles antérieurs, — et que vaut l’Histoire ?

Pendant que je suis là encore, au moins puis-je établir l’origine d’un fait aussi intéressant dans les légendes du siège parisien et rendre témoignage à celui dont le désintéressement trop rare nous laissa ignorer un nom que nous n’avions qu’à « admirer, aimer, remercier et bénir »…

Donc, lorsqu’il s’agit de suppléer dans Paris la poste interceptée par le blocus allemand, le petit matériel aérostatique que nous avions dès le début et de notre initiative privée installé place Saint-Pierre, à Montmartre, se trouvait tout prêt. Est-il besoin de redire qu’en improvisant ce service nous avions d’abord rêvé de reprendre la précieuse tradition des aérostats militaires perdue depuis Coutelle et Conté, mais que nos instances obstinées ne purent jamais arracher cette décision du Gouvernement dit de la Défense Nationale, — bien que chaque jour pendant ces quatre rudes mois nous fussions réclamés d’urgence sur trois points principaux de l’extrême défense de Paris, foudroyés par un ennemi invisible.

Faute d’autres destinées aspirées, j’eus au moins la