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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/207

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sans quelque valeur. Pour se délasser de ses journées et se venger de ses aquarelles en grisailles Mayer et Pierson, il se retrouvait chez lui coloriste forcené et inondait le passage Jouffroy (qui venait tout exprès de s’ouvrir) de petits pastels féroces, des Diaz enragés avec des femmes en carmin pur dans des paysages fantastiques aux terrains pistache, sous des arbres bleus par des ciels nacarat.

Mais à tout cela, si la photographie proprement dite n’avait rien à voir, elle courait risque d’avoir tout à perdre. Les peintres qui l’avaient accueillie avec défiance revenaient de leur appréhension première et ne se faisaient pas faute de la traiter avec un suprême dédain.

Il fallait sans autre délai que la Photographie se dégageât des Infidèles, des travestissements infligés, et qu’elle se montrât telle qu’elle avait à se laisser voir, sans voiles comme la vérité.

Juste à point Le Gray était apparu et simultanément avec lui les frères Bisson, Adrien Tournachon et un quatrième dont il nous faudra bien aussi un peu parler, — puis bientôt le sculpteur Adam Salomon, Numa Blanc, Les peintres Alophe, Berne-Bellecourt, L. de Lucy ; les caricaturistes Bertall, Carjat, etc., etc

Facilement à cette première heure d’enthousiasme