rains que je sache, seul il pouvait tenir l’audacieuse promesse : — les œuvres de nos maîtres nous étaient bien là rendues dans leurs défauts et, chose autrement invraisemblable, dans leurs qualités, avec une perfection telle que l’illusion se produisait et qu’à certaine distance on se croyait en réalité devant l’œuvre originale[1].
C’était bien en effet — et dans leur rendu le meilleur — le kaléidoscope diapré d’Isabey, les pétards de Diaz, les furieux empâtements de Decamps, les attractifs frottis de Corot, le soleil de Marilhat qui cuit les pierres, la lune de Daubigny qui se défend de les manger, la morne et saisissante rudesse du plaidoyer prolétaire de Millet, les préciosités exquises de Fromentin, la noblesse et la stricticité préraphaéliques de Puvis, la précision cruelle et charmante des Millais et des Mulready, les profonds brouillards, brumes et pluies piqués par les becs de gaz de de Nittis, la palette flave de Clays, et la bonhomie d’Yongkind, et les chloroses d’Hamon, et
- ↑ Parmi quelques toiles très curieuses provenant de la vente de cette Exposition, je possède un faux Meissonier qui ne manque jamais d’hypnotiser tout visiteur. Amateurs très éminents, experts expertissimes (je ne veux nommer personne), il n’en est pas un — je dis : pas un ; l’effet est sûr ! — qui, à nez portant, ne soit resté dessus braqué en arrêt admiratif…
C’est tout simplement une petite photographie d’un bonhomme en costume Louis XIII, frottaillée de quelques jus roux à la Meissonier, — histoire de faire mesurer aux innocents et aux autres signataires Le génie du peintre capillaire.