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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/67

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C’est le moment psychologique où notre trio Aveyronnais va rester sur lui-même.

En effet, l’oiseau de passage, le jeune commis vient de partir, — tranquillement, naturellemient, presque sans dire adieu ni gare, — laissant après lui la solitude encore plus seule, l’abandon encore plus abandonné…

En somme, jusqu’ici rien de plus banal que ce ratage d’une mièvre épopée de petites gens. C’est l’éternelle, universelle histoire, vulgaire jusqu’à l’écœurement, de la bataille quotidienne de toutes ces multitudes subjacentes qui se débattent en s’écoulant vers le trou conclusif, dans la parallèle accoutumance de leurs conformités. Rien d’insigne dans l’action ou seulement de désignatif dans les acteurs.

Et pourtant, du terre à terre de cet infime ménage, nous allons voir tout à coup les destinées disposées se révéler au monde en un éclat de tonnerre, puis se développer et s’accomplir par les épouvantes dans les ampleurs et lafgradation fatidiques d’un drame Shakespearien…

Une étincelle suffit pour flamber la forêt.

Ici, il n’a fallu que la dernière parcelle d’un an-