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CHANSONS HUMORISTIQUES



LE VIEUX TÉLÉGRAPHE


Que fais-tu, mon vieux télégraphe,
Au sommet de ton vieux clocher,
Sérieux comme une épitaphe,
Immobile comme un rocher ?
Hélas ! comme d’autres peut-être,
Devenu sage après la mort,
Tu réfléchis, pour les connaître,
Aux nouveaux caprices du sort.

C’est que la vie est déplacée :
Les savants te l’avaient promis,
Et toute royauté passée
N’a plus de flatteurs ni d’amis.
Autrefois, tu faisais merveille,
Et nous demeurions tout surpris
De voir, en un seul jour, Marseille
Envoyer deux mots à Paris.

Tu fus l’énigme de notre âge ;
Nous voulions, enfants curieux,