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Page:Nadaud - Chansons à dire, 1895.djvu/259

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Moi, je suis un pauvre trouvère
Ami de la douce liqueur ;
Des chants joyeux sont dans mon verre ;
J’ai des chants d’amour dans le cœur.
Mais, à notre époque inquiète,
Qu’importent l’amour et le vin ?
Vieux télégraphe, vieux poète,
Vous vous agiteriez en vain.

Puisque le destin nous rassemble,
Puisque chaque mode a son tour.
Achevons de mourir ensemble
Au sommet de ta vieille tour.
Là, comme deux vieux astronomes,
Nous regarderons fièrement
Passer les choses et les hommes,
Du haut de notre monument.