Aller au contenu

Page:Nadaud - Un double aveu, 1896.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
UN DOUBLE AVEU
MARIE.

C’est possible ; en tout cas, j’ai la prétention
Qu’à chacune de nous, d’être une exception.

JEANNE.

À ce compte, ta flamme est exceptionnelle ?

MARIE.

Et la tienne ?

JEANNE.

Et la tienne ? La mienne est simple et naturelle.

MARIE.

Est-elle partagée au moins ?

JEANNE, sèchement.

Est-elle partagée au moins ? C’est mon secret.

MARIE, finement.

Tu me fais un aveu, mais un aveu discret.

Changeant de ton.

Je n’ai le droit de rien exiger, mais en somme,
Tu peux bien me parler de ton joli jeune homme.

JEANNE.

Pardon : d’abord il n’est ni jeune ni joli.

MARIE.

Ah ! c’est comme le mien.

JEANNE.

Ah ! c’est comme le mien. Il est donc accompli.

MARIE.

Pas beau ?