Page:Nadreau - Des fistules salivaires de la parotide et du canal de sténon.djvu/10

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les mains de Beaupré, de Ledran, de Ruffin qui inventa une machine à cet effet. Elle suffit souvent au début, quand la partie affectée permet d’en faire usage ; il faut, dit Boyer, qu’elle soit forte et invariable, quand elle a pour but d’atrophier les quelques lobules dont les canaux ont été intéressés ; mais elle est très-douloureuse et beaucoup de malades ne peuvent la supporter ; si elle n’avait cet inconvénient, bien sûr elle serait plus souvent employée. Heureusement cette compression si douloureuse, n’est pas essentielle, et il suffit bien des fois, lorsque la plaie est régulière, pour la fermer et tarir l’écoulement de la salive, d’appliquer un petit pansement avec des boulettes et des plumasseaux imbibés d’eau-de-vie camphrée ou de teinture d’aloès, que l’on maintient avec un bandage pouvant varier de forme, ou des bourdonnets.

Louis le premier préconisa les injections irritantes, il se proposait d’exciter les parois du trajet fistuleux et les orifices des petits conduits excréteurs divisés, afin de produire ainsi le degré d’inflammation nécessaire pour en déterminer l’adhérence réciproque, et par conséquent l’occlusion. Les deux injections faites avec décoctions de roses de Provins, que ce chirurgien employa sur son malade, dont la fistule avait résisté à la compression, restèrent sans résultat, et ce ne fut qu’après six injections avec de l’alcool, qu’enfin il obtint la cicatrisation. Suivant les tissus dont on veut produire l’adhésion, suivant qu’ils sont plus ou moins irritables, on emploie l’eau d’orge miellée, la décoction de roses de Provins dans du vin rouge, l’alcool, la liqueur de Villate, ou tout autre liquide excitant.