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dirent à leur tour. Dans ces entrevues, ils louèrent la religion chrétienne et déclarèrent que Taïcosama avait été dans l’erreur : en même temps ils recommandèrent la prudence, et firent espérer que le progrès du temps amènerait une liberté plus grande. Le Père Organtin se rendit alors à Méaco avec deux ou trois Frères de la Compagnie. Les maisons de Méaco et d’Osacca, ruinées deux ans auparavant, furent rétablies, et les enfants, que l’on avait disséminés, furent réunis de nouveau. D’une autre part, Iéyas, dans des vues politiques et afin de concilier le commerce étranger, n’était point défavorable. Pour ne point paraître changer la politique et le gouvernement général et abroger formellement les derniers décrets de Taïcosama (ses scrupules ne s’arrêtaient point devant les coups d’État tyranniques), il n’accorda pas d’autorisation officielle ; mais il ferma volontairement les yeux sur les affaires religieuses, et les chrétientés voisines de Méaco, se sentant comme affranchies, relevèrent leurs églises et pratiquèrent ouvertement leur culte.

« Déjà deux des anciens Pères franciscains de la mission du Japon, les Pères Jérôme de Jésus et Louis Gomez avaient été renvoyés de Manille en mai 1598[1]. Le P. Gomez avait été découvert sur le

  1. Le Père Alonzo Munoz avait d’abord été désigné. Vêtu en soldat, il s’était embarqué. Les vents contraires l’obligèrent à rentrer à Manille. Jérôme de Jésus revenu du Japon sur ces entrefaites reçut la mission d’y retourner avec le Père Gomez. Des deux autres anciens missionnaires du Japon, l’un le