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LA CHASSE AU STEMMATOPE MITRÉ OU PHOQUE À CAPUCHON.

Une fois dans les environs de la région où les phoques sont cantonnés, le baleinier pousse encore plus avant au milieu de la glace pour parvenir au milieu d’eux. Alors le capitaine commande : Les embarcations à la mer ! et tous les hommes se précipitent dans leurs canots respectifs. Le tireur[1] de chaque bateau reçoit ses instructions, le capitaine lui indique la direction qu’il doit suivre, et les embarcations du navire prennent la mer. Chaque
combat d’un ours blanc et d’un phoque.
(dessin d’e. nielsen.)
canot a un équipage de cinq ou six hommes, un tireur qui se place à l’avant, un barreur et trois ou quatre rameurs.

Dès que les bateaux sont arrivés près des phoques, commence une fusillade nourrie, comme dans une bataille.

Lorsque le soleil brille au-dessus de la banquise et que les phoques sont nombreux, le spectacle est émouvant : jamais il ne s’effacera de votre mémoire si vous en avez été témoin.

Chaque tireur, voulant être le premier à revenir à bord avec son canot plein de gibier, s’efforce de communiquer son ardeur à ses hommes. Pour approcher des phoques on ne doit pas se dissimuler derrière les glaçons, de manière que les animaux perdent de vue le canot après l’avoir aperçu une première fois. On se dirige, au contraire, droit sur eux, pour qu’ils puissent découvrir l’embarcation de loin. Dès que les phoques ont aperçu le bateau, ils lèvent

  1. Dans chaque embarcation il n’y a qu’un seul tireur, et c’est à lui qu’appartient le commandement.