de 1881-1885 sur la côte orientale, m’a recommandé ce point de départ. En tout cas, du bord, nous ne croyons pas marcher à un insuccès en attaquant le glacier de ce côté.
« Je m’arrête ; les deux canots sont maintenant chargés et parés.
« Comme la banquise est formée de petits glaçons, j’emmène, outre le canot construit spécialement à Kristiania, une des embarcations du Jason. Il sera plus commode d’avoir deux bateaux, et en même temps plus prudent, pour le cas où l’un d’eux viendrait à être brisé par les glaces.
« Maintenant le moment des adieux est arrivé. Désormais nous compterons comme des amis particulièrement chers le capitaine Jacobsen et tout son équipage, et nous conserverons toujours le souvenir des heures agréables que nous avons passées à bord du Jason. Nous nous embarquons avec le ferme espoir du succès. Suivant les paroles d’un sage grec : « L’espérance est le rêve d’un homme éveillé ; quelquefois le rêve devient une réalité ». Je crois qu’il en sera ainsi pour nous.
« J’espère atteindre Christianshaab en septembre, avant le départ du dernier bâtiment danois. Nous pourrons ainsi revenir en Norvège en automne ; dans tous les cas vous nous reverrez l’été prochain.
« Adieu !
Vers sept heures du soir tout est paré en vue du départ. Nous nous trouvons juste en face de l’embouchure du Sermilikfjord, à une distance d’environ 10 milles. Je monte une dernière fois dans le nidde-pie pour reconnaître la direction que nous devons suivre. Le mirage produit par l’existence d’eaux libres dans le voisinage de la côte est encore plus intense qu’auparavant. Les glaces paraissant un peu clairsemées à l’ouest du Port-Oscar, je résolus de nous diriger de ce côté.
Après cette inspection de la banquise, je redescendis sur le pont, plus assuré que jamais du succès. Maintenant le moment de la séparation est arrivé. L’équipage entier, rassemblé sur le pont, est joyeux de nous voir commencer le voyage dans des conditions favorables ; cependant un certain sentiment de tristesse est visible sur tous les