(DESSIN DE NANSEN.)
CHAPITRE XXI
descente vers l’ameralikfjord
ans la matinée du 22 septembre, pendant que Balto prépare le
thé pour le déjeuner, je vais, accompagné de Sverdrup, gravir
l’arête de glace située au sud du campement. Ce monticule est
découpé de larges crevasses dangereuses. Sous mon poids un pont
de neige s’éboule et me voilà précipité dans le vide. La crevasse
est heureusement trop étroite pour que je puisse glisser et je reste
suspendu au-dessus du gouffre. En quelques instants je réussis à
me tirer de ce mauvais pas. Du sommet de l’arête la vue est très
étendue : dans toutes les directions, le glacier paraît accidenté et
d’un parcours difficile ; des arêtes déchiquetées de crevasses s’allongent
vers l’ouest du côté d’un fjord situé droit devant nous, le Kangersunek.
Jusqu’ici nous n’avions pu reconnaître si cette dépression
était une vallée ou un fjord. Maintenant nous savons où nous nous
trouvons ; nous sommes à environ 11 kilomètres au nord du point
où je voulais atterrir. Pour avancer rapidement il est nécessaire de