Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
DESCENTE VERS L’AMERALIKFJORD.

pensai-je, au point de jonction de deux courants de glace, et je prends le parti de passer au nord de cette moraine. La tente est alors dressée, Balto va chercher de l’eau pour faire le café. Pendant ce temps, deux d’entre nous partent à la découverte pour chercher le point où nous devrons atterrir. À peu de distance du campement nous reconnaissons de suite que la descente doit s’effectuer de ce côté. Nous croyons nous trouver sur la partie méridionale du glacier qui descend dans le fjord de Godthaab. Nous retournons au campement avec cette bonne nouvelle. Le café est rapidement avalé et nous poursuivons notre route, avec l’espoir de fouler bientôt la terre. À notre grand regret, nous ne pourrons atterrir ce soir. L’obscurité nous oblige à nous arrêter ; néanmoins nous sommes satisfaits : nous avons approché de l’extrémité inférieure du glacier beaucoup plus que nous ne l’espérions en partant.


SVERDRUP RÉFLÉCHISSANT AUX VICISSITUDES DE LA VIE HUMAINE, LE 23 SEPTEMBRE.
(DESSIN DE NANSEN, D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)

Le lendemain le camp est levé de grand matin. Coûte que coûte, nous voulons atteindre aujourd’hui l’extrémité du glacier. Au début, nous avançons rapidement : la glace est unie, l’inclinaison de la pente accélère notre marche, en même temps le vent nous