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à la chasse sur les bords de l’ameralikfjord.

Dans la journée, Balto et Sverdrup avaient également vu quatre rennes, mais sans pouvoir arriver à portée.

Le lendemain, comme le temps était mauvais et que nous ne pouvions aller à la chasse, nous transportâmes notre renne au campement et passâmes toute la journée à manger.


GRÖNLANDAIS DE RACE PURE (CÔTE ORIENTALE).
(D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE FAITE PAR L’EXPÉDITION HOLM ET GARDE.)

4 décembre. — Au petit jour je suis réveillé, déjà Joël est levé. Aussitôt je lui demande si le temps est beau et si nous pourrons aller chasser le renne. « Je ne sais pas, peut-être oui », répond-il. Dans sa bouche cette réponse ambiguë signifie que le temps est mauvais. En parlant aux Européens, les Grönlandais leur répondent toujours dans le sens qu’ils supposent leur être le plus agréable. « À ton avis, le temps est mauvais aujourd’hui, répliquai-je. — Oui, se décide-t-il à répondre, le vent remonte les vallées. Rien à faire, par suite, aujourd’hui. » En effet, lorsque la brise souffle vers le haut des vallées, tout naturellement elle avertit les rennes de l’approche du chasseur. Nous prenons alors le parti d’aller à la recherche