(DESSIN DE M. NANSEN.)
CHAPITRE XXVI
excursion à sardlok et à kangek
février. — J’habite une hutte à moitié enfoncée sous terre, et
dont le toit est si bas que je peux à peine me tenir debout à
l’intérieur. On pénètre dans ces habitations par un long et étroit
couloir qu’on traverse en rampant sur le sol. Au dehors la neige
couvre tout et ensevelit presque entièrement la maison ; dans l’unique
chambre de la hutte ne pénètre qu’un peu de jour à travers l’étroite
fenêtre à moitié comblée par la neige.
Pendant longtemps j’avais formé le projet d’aller à Sardlok. En janvier, le docteur devant aller visiter un malade dans cette localité, je me joignis à lui. Entre Sardlok et Godthaab, la distance est d’environ 30 kilomètres, une course particulièrement pénible en kayak ; le mouvement continu des bras et la position allongée dans cette étroite embarcation sont fatigants pour un débutant. Aussi ce ne fut pas sans un vif sentiment de plaisir que j’arrivai au gîte. Dans Joël j’avais le plus amusant compagnon : tantôt il