lente station pour s’exercer en kayak. Aux environs les courants sont très violents ; entre les îles la mer file avec la rapidité d’un fleuve ; pour cette raison, les gens de Kangek sont les meilleurs kayakmen de tout le Grönland. Bien souvent des accidents leur arrivent, mais cela ne les décourage pas.
C’est plaisir de les voir, lorsque la mer est orageuse, montant et descendant sur les vagues comme des cavaliers sautant des obstacles. Par tous les temps, ces hardis chasseurs peuvent se tirer d’affaire ; une grosse lame arrive-t-elle sur eux, ils se mettent à la cape en se maintenant à l’aide de la pagaie, et la vague passe par-dessus
eskimo lançant son harpon sur un phoque. (dessin d’a. bloch.) eux. De très bons kayakmen
font, m’a-t-on dit, une très
curieuse manœuvre lorsqu’ils voient arriver sur
eux une grosse lame
qu’ils ne pensent pas pouvoir étaler : ils
retournent leur
embarcation au
moment
où la vague
brise.
Un tel coup de mer peut être très violent ; en en recevant un pareil sur le dos, un homme fut, un jour, très gravement blessé ; néanmoins son embarcation ne chavira pas. L’adresse d’un bon kayakman est véritablement extraordinaire. Un habile chasseur de Karusuk, nommé Antoine, alla un jour à la pêche. La mer était très grosse, et à un moment donné le malheureux alla s’échouer sur un rocher à fleur d’eau. À cet instant, une vague tomba sur lui, mais par une manœuvre hardie il réussit à étaler le choc.
Pendant mon séjour à Kangek je passai une partie de mon temps à chasser l’eider. Un des meilleurs endroits est un petit groupe d’îles appelé Imerigsak. Sur la côte exposée à la pleine mer les