Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/402

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bastingage, absorbé dans de profondes pensées, les yeux fixés dans la direction de la terre. Dietrichson lui ayant demandé la cause de ses soucis, il répondit tristement : « Avez-vous donc oublié la belle Sophie ? »

La traversée dura dix-sept jours, dix-sept jours très agréables, en compagnie de l’aimable commandant Garde, et le 21 mai le Hvidbjörn arriva à Copenhague.

Je renonce à décrire la réception qui nous fut faite dans la capitale du Danemark et ensuite en Norvège. Innombrables furent les toasts portés en notre honneur, et les dîners donnés pour fêter notre retour.

Le 30 mai, nous arrivâmes par un temps magnifique dans le fjord de Kristiania. Aucun de nous n’oubliera cette journée ; la réception qui nous fut faite émotionna même le flegmatique Ravna. Tous les quais de la ville étaient noirs d’une foule compacte. « N’est-ce pas un beau spectacle, dit Dietrichson à notre compagnon, de voir tous ces gens venus pour nous saluer ? — Ah oui ! reprit-il, si c’étaient seulement des rennes. »


« adieu ! » (dessin d’a. bloch, d’après une photographie instantanée.