CHAPITRE V
d’islande à la côte orientale du grönland — espoir déçu
ans la soirée du 4 juin, après une belle journée ensoleillée, le
Jason quittait l’Isafjord. Au moment où le navire sortait de la
baie, le soleil envoyait un dernier rayon sur les plaines de basalte
qui s’élèvent au-dessus du fjord. Leur face occidentale reluisait de
lumière ; en même temps des nuages froids sortaient des crevasses
creusées par l’eau sur leurs pentes, faisaient apparaître encore plus
distinctement que d’habitude les lignes de stratification.
Nous envoyons un dernier salut à l’Islande, cette pauvre île perdue dans l’océan Boréal, puis faisons route vers la pleine mer.
Des centaines de mouettes tridactyles escortent le navire de leur caquet continuel. Voilà l’occasion d’essayer notre adresse. Nous prenons des revolvers et des flobert, et commençons un feu roulant. Rarement nos balles atteignent les mouettes, le plus souvent l’oiseau, frôlé par le plomb, secoue seulement ses ailes, puis continue sa route. Une mouette est blessée, elle tombe à la mer les ailes étendues.