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la norvège et l’union avec la suède

est que ces complots avaient été ourdis, sans que nous le sachions, contre nous, qui à ce point de vue étions sans défense, par la voie de « notre ministre des Affaires étrangères », et de « nos ambassadeurs ».

Dans ce même ordre d’idées, nous n’avons d’ailleurs pas plus de garanties à l’heure actuelle que nous n’en avions alors ; si l’on voulait encore employer « nos ambassadeurs », d’une façon contraire à l’intérêt de la Norvège, nous n’aurions aucun moyen de nous y opposer, ni même d’en être informés : nous ne possédons pas d’organes nous permettant de nous mettre en relations directes avec les puissances étrangères ; en vertu de l’organisation actuelle, ce droit est réservé à la Suède. C’est de cette façon que nous avons jusqu’ici vécu sur le pied de parfaite égalité, qui nous a été garanti par une entente réciproque et par l’Acte d’Union.

Mais les germes de défiance nés en 1821 dans l’esprit des Norvégiens ont, dans les années suivantes, toujours grandi sous les gouvernements qui se sont succédé en Suède ; la cause en est que, non seulement ces gouvernements ont méconnu les droits de la Norvège, mais encore que le mépris de la souveraineté de l’État norvégien s’est, à plusieurs reprises, hautement manifesté.

Le parti suédois de la première Chambre, celui qu’on appelle aussi le parti des « Grands Suédois », est un véritable ennemi pour l’indépendance de la Norvège et l’Union, telle qu’elle subsiste actuellement.